Saturday, March 2, 2013

La Grèce et l’Espagne ont aidé l’Allemagne d’après-guerre à se reconstruire : cherchez la différence

Il y a soixante ans aujourd’hui, un accord a été conclu à Londres pour annuler la moitié de la dette de l’Allemagne d’après-guerre. Cette annulation, et la façon dont cela a été fait, est essentielle à la reconstruction de l’Europe de l’après-guerre. Elle est en contraste frappant avec la souffrance infligée aux peuples européens aujourd’hui au nom de la dette.
L’Allemagne a émergé de la seconde guerre mondiale en supportant encore des dettes originaires de la première guerre mondiale : les réparations imposées au pays suite à la conférence de paix de Versailles en 1919. Beaucoup, y compris John Maynard Keynes, ont fait valoir que ces dettes impayables et les politiques économiques qui en découlaient ont conduit à la montée du nazisme et à la seconde guerre mondiale.
En 1953, l’Allemagne avait également des dettes due aux prêts pour la reconstruction effectués immédiatement après la fin de la seconde guerre mondiale. Parmi les créanciers de l’Allemagne, on trouvait la Grèce et l’Espagne, le Pakistan et l’Egypte, ainsi que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France.

La dette allemande était bien inférieure aux niveaux observés en Grèce, en Irlande, au Portugal et en Espagne d’aujourd’hui, et ne représentait qu’un quart du revenu national. Mais même à ce niveau, la préoccupation était vive que le service de la dette obligerait à utiliser de précieuses recettes en devises et mettraient en danger la reconstruction.
Ayant besoin d’une Allemagne de l’Ouest forte comme rempart contre le communisme, les créanciers du pays se sont réunis à Londres et ont montré qu’ils avaient compris comment aider un pays qu’on souhaite voir sortir des ruines. Ils ont également montré avoir compris que la dette ne peut jamais être considérée comme étant de la responsabilité du seul débiteur. Des pays tels que la Grèce ont volontairement pris part à un accord pour aider à créer un environnement stable et prospère en Europe occidentale, malgré les crimes de guerre qu’avait infligé l’occupant allemand quelques années auparavant.
L’annulation de la dette de l’Allemagne a été rapide, avant qu’une vraie crise n’éclate. L’Allemagne a bénéficié d’une annulation de 50% de sa dette. L’accord couvrait toutes les dettes, y compris celles dues par le secteur privé et même les particuliers. Il a également couvert l’ensemble des créanciers. Personne n’a été autorisé à s’abstraire de l’accord pour gagner plus que les autres. Tous les problèmes ont été traités par des négociations entre égaux, plutôt que par des sanctions ou l’imposition de politiques non démocratiques.
Peut-être l’aspect le plus novateur de l’accord de Londres était une clause qui disait que Allemagne de l’Ouest ne devrait payer sa dette qu’en cas d’excédent commercial, et que les remboursements étaient limités à 3% des recettes d’exportation chaque année. Cela signifiait que ces pays qui avaient consenti les créances devaient acheter les exportations ouest-allemands afin d’être payés. Cela signifiait que Allemagne de l’Ouest ne paierait que sur ses gains réels, sans avoir recours à de nouveaux emprunts. Et cela signifiait que les créanciers de l’Allemagne avaient un intérêt certain à ce que le pays et son économie soient en plein essor.
Suite à l’accord de Londres, l’Allemagne de l’Ouest a connu un « miracle économique », avec une dette allégée et des années de croissance. Le médicament administré aux pays lourdement endettés au cours des 30 dernières années, n’aurait pas pu être plus différent. La pratique depuis les années 1980 a été de renflouer les prêteurs imprudents à travers l’octroi de nouveaux prêts, tout en forçant les gouvernements à mettre en œuvre austérité et libéralisation du marché au nom de la « compétitivité ».
À la suite de cela, en Amérique latine et en Afrique dans les années 1980 et 1990, en Grèce, en Irlande et en Espagne d’aujourd’hui, la pauvreté a augmenté et les inégalités grimpé en flèche. En Afrique dans les années 1980 et 1990, le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté a augmenté de 125 millions, tandis que l’économie était en récession. En Grèce aujourd’hui, l’activité économique a chuté de plus de 20%, tandis que un jeune sur deux est au chômage. Dans les deux cas, la dette a gonflé.
La priorité d’un gouvernement endetté aujourd’hui est de rembourser ses dettes, quel que soit le montant du budget que ces remboursements consomment. Contrairement à la limite de 3% sur les paiements de la dette allemande, aujourd’hui, le FMI et la Banque mondiale estiment qu’une charge qui absorbe jusqu’à 15-25% des recettes d’exportation est « soutenable » pour les pays pauvres. La charge de la dette grecque représente environ 30% des exportations.
Lorsque celle-ci a été « restructurée », cela n’a concerné qu’une partie de l’ensemble des dettes, et seulement les créanciers qui souhaitaient y participer. En 2012, seuls les créanciers privés de la Grèce ont subi une restructuration. Les créanciers qui détenaient des titres émis selon la loi britannique ou suisse ont pu la refuser, et poursuivront la Grèce en justice dans les années à venir.
La « stratégie » en Grèce, Irlande, Portugal et Espagne aujourd’hui est de mettre le fardeau de l’ajustement uniquement sur le pays débiteur, l’obligeant à rendre son économie plus compétitive grâce à un chômage de masse et des réductions de salaires. Mais sans que les créanciers comme l’Allemagne soient prêts à acheter plus de leurs exportations, cela ne marchera pas, et provoquera une crise sans fin.
L’accord sur la dette allemande a été un élément clé de la reconstruction après les dévastations de la seconde guerre mondiale. Dans l’Europe d’aujourd’hui, la dette déchire le tissu social. Hors d’Europe, les pays lourdement endettés sont encore contraints à des politiques d’austérité et des mesures d’ajustement. Le Pakistan, les Philippines, le Salvador et la Jamaïque consacrent tous entre 10 et 20% des recettes d’exportation au paiement de la dette publique extérieure, non compris les paiements de dettes privées.
Si nous n’avions pas une expérience concrète de la façon de résoudre une crise de la dette de manière équitable, nous pourrions peut-être considérer que les dirigeants européens se trompent. Mais nous avons l’exemple positif de l’Allemagne il y a 60 ans, et l’exemple dévastateur de la crise de la dette latino-américaine il y a 30 ans. Les actions des dirigeants européens sont tout simplement criminelles.
Nick Dearden
Traduit par Thomas Coutrot, CADTM

Nick Dearden Directeur de Jubilee Debt Campaign (la Campagne pour le jubilé de la dette) www.jubileedebtcampaign.org.uk

.mondialisation.ca 
1/3/13
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3 comments:

  1. ΕΚΤ: «Εξαιρετικά υψηλά τα επίπεδα χρέους σε όλη την Ευρώπη».....

    Οι πολιτικοί πρέπει να αντιμετωπίσουν το πρόβλημα του υψηλού χρέους σε όλη την Ευρώπη, προκειμένου να βγει από την κρίση για τα καλά, δήλωσε το μέλος του διοικητικού συμβουλίου της Ευρωπαϊκής Κεντρικής Τράπεζας (ΕΚΤ) Luc Coene σε συνέντευξή του στο ραδιόφωνο RTBF.

    «Τα επίπεδα χρέους είναι υπερβολικά υψηλά παντού στην Ευρώπη» τόνισε, προσθέτοντας ότι στο Βέλγιο αυτό το χρέος χρησιμοποιούνταν για να διατηρήσει «ένα επίπεδο κατανάλωσης, το οποίο ήταν μάλλον υπερβολικό».

    Συνέκρινε την κατάσταση με την πετρελαϊκή κρίση στη δεκαετία του ’70, υπογραμμίζοντας ότι το Βέλγιο είχε πολύ μεγαλύτερο έλλειμμα τότε από ό,τι η Ελλάδα έχει τώρα και κατάφερε να ανακάμψει. Ωστόσο, υποστήριξε ότι οι ηγέτες θα πρέπει να βρουν μια διαφορετική λύση αυτήν τη φορά, εξαιτίας της ενιαίας ευρωπαϊκής νομισματικής περιοχής.

    «Το πρόβλημα με την Ευρωζώνη είναι ότι δεν έχουμε πλέον το ανώδυνο φάρμακο το οποίο ήταν η υποτίμηση του νομίσματος. Είμαστε σε μια κατάσταση όπου κάθε ευρωπαϊκή χώρα πρέπει να κάνει προσπάθειες, εκτός από τη Γερμανία, η οποία προχώρησε σε αυτές τις μεταρρυθμίσεις πριν από 4-5 χρόνια» πρόσθεσε.

    Ερωτηθείς για τις εκλογές στην Ιταλία, οι οποίες έφεραν τη χώρα σε πολιτικό αδιέξοδο, δήλωσε ότι, αν και η λιτότητα είναι σκληρή, το αποτέλεσμα είναι «πρώτα και κύρια μια αντανάκλαση του ιταλικού πολιτικού συστήματος».


    Επιμέλεια: Χρύσα Λουγιάκη
    http://www.zougla.gr/money/article/ekt-ekseretika-ipsila-ta-epipeda-xreous-se-oli-tin-evropi

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  2. Le FMI est pessimiste pour l'économie allemande....

    L'institution a revu à la baisse de moitié sa prévision de croissance pour le pays en 2013.
    Par AFP

    Le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé lundi sa prévision de croissance pour l’Allemagne en 2013 à 0,3%, contre 0,6% attendu jusqu’à présent, en raison des incertitudes économiques persistantes en zone euro qui pèsent sur la première économie européenne.

    «La croissance en 2013 devrait être faible», même si un redressement de l’activité est attendu au cours de la deuxième moitié de l’année, «grâce à des fondamentaux domestiques solides», soulignent les économistes du FMI, dans un communiqué sur les conclusions de leur mission annuelle sur le pays.

    Dans ses prévisions mondiales d’avril, le FMI tablait encore sur une hausse du Produit intérieur brut (PIB) de 0,6% en 2013, puis sur un rebond de 1,5% en 2014.......http://www.liberation.fr/monde/2013/06/03/le-fmi-est-pessimiste-pour-l-economie-allemande_907933?xtor=rss-450
    3/6/13

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    Replies
    1. IWF senkt Prognose für Deutschland.....Auswirkungen der Euro-Krise auf Konjunktur

      Der Internationale Währungsfonds (IWF) traut Deutschland kaum noch Wachstum zu. "Inmitten einer weiterhin erhöhten Unsicherheit im Euro-Raum" sage man für 2013 ein Wirtschaftswachstum von 0,3 Prozent voraus, heißt es in einem Deutschland-Bericht. Im April hatte der IWF noch ein Plus von 0,6 Prozent prognostiziert, das sich 2014 auf 1,5 Prozent beschleunigen sollte.

      Im zweiten Halbjahr sei allerdings angesichts der positiven deutschen Daten damit zu rechnen, dass die wirtschaftlichen Aktivitäten wieder anziehen, schrieben die IWF-Experten weiter. Eine stärkere Erholung werde aber durch die anhaltende Investitionsschwäche in der deutschen Wirtschaft verhindert, die mit den Unsicherheiten im Euro-Raum zusammenhingen.

      Der Fonds mahnte zudem weitere Strukturreformen in Deutschland an, um das Wachstumspotenzial zu erhöhen. Dem deutschen Finanzsektor bescheinigte der IWF mehr Solidität und Widerstandskraft als in der Vergangenheit. Allerdings gebe es bei den Banken weiter Verwundbarkeiten.
      http://www.tagesschau.de/wirtschaft/iwf-konjunkturprognose100.html
      3/6/13

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