Sunday, January 31, 2016

Négociations sur la Syrie: l'émissaire de l'ONU recevra lundi le régime puis l'opposition

Les ennemis syriens, régime et opposition, engagés dans une guerre sanglante depuis près de cinq ans, étaient tous à Genève dimanche, pressés par l'ONU d'entrer dans des discussions indirectes pour mettre un terme au conflit, mais le processus est menacé avant même d'avoir commencé.

Le chef de la délégation de Damas a accusé dimanche l'opposition, qui a hésité plusieurs jours avant de se joindre aux discussions de Genève sur la Syrie, de ne pas être "sérieuse", et a répété que son régime n'accepterait aucune précondition à l'ouverture de discussions.

On apprend ce dimanche soir que l'émissaire de l'ONU recevra séparément lundi le régime puis l'opposition à Genève.

Le pari de l'ONU apparaît très difficile à tenir, tant la méfiance et le ressentiment sont au paroxysme entre les deux parties. A peine arrivée samedi soir, l'opposition, qui avait déjà hésité pendant quatre jours avant d'accepter de venir en Suisse, a prévenu qu'elle quitterait les discussions si le régime poursuivait ses "crimes".

"Nous n'entrerons pas dans les négociations avant l'annonce de décisions qui garantiront la levée des sièges et l'arrêt des bombardements des civils", a répété un porte parole du Haut comité des négociations (HCN, opposition), Riad Naasan Agha, à son arrivée. Il a également mentionné comme condition la libération de détenus, dont l'opposition a commencé à dresser une liste.

La délégation du HCN, composée de politiques et de représentants des groupes armés sur le terrain, doit s'entretenir dimanche dans la journée avec l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, aux manettes depuis 2014, après l'échec d'un précédent round de négociations intersyriennes en Suisse -déjà-, qui avait conduit son prédécesseur Lakhdar Brahimi à jeter l'éponge.

Le diplomate italo-suédois espère amener la délégation de Damas et celle de l'opposition à entrer dans un processus de discussions indirectes, avec des émissaires faisant la navette entre les deux. Il a prévu un processus s'étendant sur six mois, délai fixé par l'ONU pour aboutir à une autorité de transition qui organiserait des élections à la mi-2017.

Mais toute négociation sur une transition politique semble illusoire à court terme, tant la situation humanitaire est catastrophique sur le terrain.

Depuis mars 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 260 000 morts et jeté des millions de personnes sur les routes. Et chaque jour, le bilan s'alourdit.

Samedi, MSF a annoncé que 46 personnes étaient mortes de faim depuis le 1er décembre à Madaya, près de Damas, où 40 000 personnes sont assiégées par le régime. Outre cette ville-symbole, 13 autres villes sont assiégées par le régime, les rebelles ou les djihadistes de l'État islamique (EI), selon l'ONU.

Les civils souffrent également des bombardements de l'armée loyaliste mais aussi de son allié russe qui, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), a tué près de 1400 civils depuis le lancement de ses frappes aériennes en septembre.

L'opposition n'est "pas sérieuse" pour la délégation de Damas

Le gouvernement syrien est "prêt à un gouvernement national élargi comme étape" vers un règlement du conflit à Genève "si les discussions décollent", a dit dimanche à Genève devant la presse le chef de la délégation du gouvernement, Bachar al-Jaafari. "La solution à la crise syrienne ne peut pas advenir sans un engagement sérieux à négocier et à travailler", a lancé Bachar al-Jaafari, ambassadeur syrien à l'ONU et chef de la délégation, qui s'exprimait pour la première fois depuis son arrivée à Genève vendredi. Les discussions "devaient commencer le 25 janvier. Nous sommes le 31. Nous n'avons pas commencé à temps parce que l'opposition est en retard. C'est le signe qu'ils ne sont pas sérieux", a-t-il fustigé.

La délégation de l'opposition a hésité pendant plusieurs jours avant de rallier la Suisse samedi soir, et réclame des garanties sur des gestes humanitaires avant d'entrer dans les discussions. "Nous n'accepterons aucune pré-condition", a rétorqué l'ambassadeur syrien, tout en affirmant que son pays était déterminé à "mettre fin au bain de sang". Il a dénoncé les "ingérences étrangères" dans le conflit syrien et répété que son gouvernement était "déterminé à combattre les terroristes et faire appliquer la loi"...
[ RTBF avec agences]
rtbf.be
31/1/16
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