Tuesday, March 8, 2016

Le Parlement européen critique le pré-accord avec la Turquie

Le Parlement européen se montrait critique mardi concernant le pré-accord conclu la veille entre les chefs d'Etat et de gouvernement européens et la Turquie sur la crise migratoire. Seul le PPE (conservateurs) prenait la défense des décisions prises lors du sommet extraordinaire à Bruxelles.

Les dirigeants européens et la Turquie ont trouvé un accord de principe lundi soir pour intensifier leur coopération afin de tarir pour de bon l'afflux de migrants sur les côtes grecques. Ils se sont donné dix jours, jusqu'à un autre sommet européen, les 17 et 18 mars, pour affiner les détails.

Mais les 28 ont d'ores et déjà salué les propositions d'Ankara, et notamment celle d'accepter le retour de tous les migrants, y compris des réfugiés syriens même si, pour cette catégorie, l'UE s'engagerait à reprendre par des voies légales autant de Syriens directement depuis le territoire turc qu'elle en a renvoyé vers la Turquie.

En contrepartie, la Turquie exige trois milliards d'euros d'aide supplémentaire d'ici à 2018, un régime sans visa pour ses ressortissants voulant voyager dans l'UE dès fin juin et l'ouverture rapide de négociations sur cinq nouveaux chapitres d'adhésion. "J'ai un mauvais sentiment.

C'est une tentative de marchandage qui implique de faire fi d'une partie de nos principes et de nos valeurs", a déclaré mardi le chef de groupe des libéraux européens (ALDE), Guy Verhofstadt, lors d'une conférence de presse à Strasbourg. M. Verhofstadt constate notamment que la Turquie déterminera elle-même les personnes qui peuvent obtenir le statut de réfugiés et celles qui seront considérées comme des migrants économiques. "Avec un certain nombre d'organisations, je me pose la question de savoir si cela est conforme à la Convention de Genève, et même si cela est possible en vertu du droit international".

Philippe Lamberts (Ecolo), leader des verts belges au Parlement européen, estime pour sa part que l'Europe se "soumet presque à un régime qui ne diffère pas beaucoup en matière d'autoritarisme à celui du président russe Vladimir Poutine".

Les socialistes sont de leur côté plus modérés dans leurs critiques. "Un accord avec la Turquie est nécessaire pour stabiliser les flux migratoires. Mais il doit s'agir d'une collaboration, pas d'une situation dans laquelle une partie donne et l'autre se contente de prendre", a souligné le président du groupe des socialistes et des démocrates (S&D) européens, Giani Pittella.

Les eurodéputés N-VA Mark Demesmaeker et Sander Loones ont pour leur part insisté sur le fait que la Turquie ne rejoindrait "jamais" l'UE tant que leur parti serait au gouvernement. "Un pays qui montre les caractéristiques d'une autocratie n'obtient pas de perspectives d'adhésion", a souligné M. Demesmaeker. Le Parti populaire européen (PPE) était finalement le seul à véritablement défendre l'accord mardi. Le président du groupe Manfred Weber, également collègue de parti de Mme Merkel, a souligné que la Turquie était un partenaire important et que le dialogue était la meilleure manière d'engranger des progrès. "Isoler la Turquie serait une approche fautive", a-t-il estimé. (Belga)
  [rtl.be]
8/3/16
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